Notre république

 

NOTRE RÉPUBLIQUE

 

Nos ancêtres, nous ont laissé en héritage un bien précieux, afin que nous vivions libres comme ils ont voulu l’être : la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen, la République. La liberté, ils l’ont acquise après bien des combats. Combats d’idées avec Montaigne, Rabelais, Érasme, Voltaire et les philosophes des Lumières ; combats les armes à la main, contre tous les oppresseurs, avec Charles de Gaulle et tous les Résistants au nazisme, ceux de l’Intérieur comme ceux de la France Libre.

La République est le régime politique que les Français ont choisi pour vivre libres : en paix civile et en sûreté, sans craindre l’oppression, sur un principe d’égalité, fraternellement. La République garantit nos droits fondamentaux, nos droits naturels, ceux que nous appelons les Droits de l’Homme. Les hommes qui ont écrit ce texte avaient retenu la monarchie constitutionnelle comme régime politique (1790) ; plus tard, d’autres ont préféré la République, la Res Publica – la chose publique, le bien public, le bien partagé – qui fait que nous sommes tous responsables devant la Nation de la liberté commune, comme de la liberté de chacun d’entre nous. C’est inscrit dans la Déclaration de 1789 : « La Liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. Ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi. » (Art. IV)

Cette liberté se décline de différentes façons : liberté de conscience, liberté de penser et de s’exprimer – par la parole et par l’écrit, donc : la liberté de la presse -, liberté de se réunir et liberté de se déplacer. Ceci n’est pas un catalogue. Chacune de ces formes de liberté est pour chacun d’entre nous fondamentale, notre vie en dépend. Chaque jour, sans nous en rendre compte, nous vivons cette liberté. Elle nous est devenue si naturelle que nous ne faisons même plus attention à elle. Pourtant elle est fragile, jamais acquise définitivement. C’est pourquoi elle demande toute notre attention.

C’est grâce à elle que nous vivons ensemble sans nous déchirer, quelles que soient nos appartenances philosophiques, morales, politiques ou religieuses, quelles que soient la couleur de notre peau, notre sexe, nos apparences physiques. Bien sûr, nous ne sommes pas toujours d’accord, mais cela est une richesse, non une faiblesse, à partir du moment où nous savons discuter et accepter les idées et les comportements des autres. Bien sûr, il y a des limites à respecter. Elles sont fixées par la Loi et c’est à la Justice de dire qui a tort ou qui a raison lorsqu’il y a un conflit grave. La République est un État de droit. Elle a, par conséquent, fixé le cadre qui rend possible le « vivre ensemble », quelles que soient nos différences religieuses. Cela s’appelle la laïcité.

Ces valeurs, proclamées par les Hommes de la Révolution française, sont des valeurs universelles vers lesquelles tend l’Humanité. Nous devons être fiers d’être le pays des Droits de l’Homme, ces droits qui ont inspiré, entre autres, la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948. Mais cela implique également des responsabilités : apprendre à les aimer, les défendre et les propager. Ne jamais s’endormir.

 

Dominique Levet, Claire Jannin, Cécile Morzadec
Professeurs d’histoire et d’éducation civique

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